Exploitation non durable
L’exploitation forestière est une activité qui est régulièrement décriée, tantôt à tort, tantôt à raison. En réalité, c’est essentiellement l’exploitation non-durable des forêts qui pose aujourd’hui le plus de problèmes et qui menace de nombreux écosystèmes en place.
Voici ce qu’il faut savoir sur l’exploitation non-durable des forêts, et les clés pour s’en prémunir.
Qu’est-ce qu’une exploitation de la forêt non durable ?
Pour comprendre ce qu’est une exploitation de la forêt non-durable, il faut avant tout comprendre les cycles de production de produits forestiers, la différence entre une forêt primaire et secondaire et la vitesse de régénérescence de la forêt.
Une forêt primaire est une forêt qui n’a pas été affectée par l’homme depuis au moins 7 siècles. Ces forêts sont donc très riches en biodiversité, et il faut attendre au moins 7 siècles en régions tropicales et près de 10 siècles en régions tempérées pour reproduire la richesse originelle de leur écosystème.
A l’inverse, une forêt secondaire est une forêt qui peut être exploitée, ou laissée à l’abandon dans le but d’en faire une forêt primaire dans le futur. Sa biodiversité est bien moindre que celle des forêts primaires.
Pour tirer des revenus d’une forêt, il faut en extraire ses produits, notamment ses arbres et lui laisser quelques dizaines d’années le temps de se régénérer soit naturellement, soit en l’aidant en plantant de nouveaux arbres.
L’exploitation non durable d’une forêt est donc soit une exploitation trop intensive de forêts secondaires qu’on défriche davantage qu’elles ne peuvent se reproduire, soit dans le pire des cas une déforestation pure et dure de la forêt primaire.
A l’inverse, une exploitation durable de la forêt ne s’attaque jamais aux forêts primaires, et est gérée de manière responsable dans les forêts secondaires pour qu’elles aient le temps de se régénérer.
L’exploitation de la forêt est-elle non durable en France ?
En France, l’exploitation forestière a longtemps été non-durable. Les forêts ont été massivement déboisées durant le moyen-âge et l’ère moderne, souvent au profit de terres agricoles.
Aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse qui se produit.
L’activité agricole étant en baisse constante depuis déjà plusieurs décennies en France métropolitaine, la surface forestière a tendance à s’accroître chaque année en empiétant sur ce qui était jadis des terres agricoles. La sylviculture est également moins active que par le passé, ce qui fait que de nombreuses forêts secondaires d’exploitation sont en réalité sous-exploitées ! Seulement la moitié de la quantité de bois qui pousse chaque année dans ses forêts est réellement prélevée.
Les solutions pour rendre l’exploitation de la forêt plus durable
Exploiter une forêt de manière plus durable passe par de nombreuses mesures.
Interdire l’exploitation des forêts primaires dans le but d’en ménager leur biodiversité est une des premières mesures à prendre, qui est malheureusement arrivée trop tard dans des pays comme la France qui n’ont presque plus de forêts primaires sur leur sol.
Avoir des forêts secondaires correctement exploitées les rend aussi naturellement plus durables. Cela évite de couper trop de pans de la forêt, ce qui limite l’impact de l’exploitation sur la biodiversité de ces forêts.
Rendre l’exploitation forestière plus productive est également une solution qui permet d’éviter d’accroître les surfaces de forêts exploitées, et qui donne donc l’opportunité aux forêts primaires de s’agrandir.